Biel-Benken est un joli petit village situé à la pointe ouest de la Suisse. C’est là que j’exerce en tant que médecin de famille, et que j’effectue de nombreuses consultations à domicile. Au fil de mes 25 années de pratique, j’ai vu mourir beaucoup de patients. J’ai toujours essayé de laisser mes patients mourir chez eux et non à l’hôpital. J’ai aimé procurer les soins palliatifs parce que je pouvais soigner mes patients à leur domicile jusqu’au dernier moment.

Mon père s’endormait dans mes bras, avec l’aide du pentobarbital de sodium (NAP), après avoir fait une tentative de suicide par médicaments un mois plus tôt chez moi à la maison. Ceci à l’âge de 82 ans à cause de grave maladie. „Grâce à“ son désir urgent d’une mort assistée, je faisais connaissance avec une façon d’aide à mourir qui m’était inconnue. Mon père, autodéterminé et parfois capricieux, prenait son dernier chemin avec une joie et dignité incroyable.

Cette expérience a marqué mon développement ultérieur. Deux ans après cet événement je devenais médecin consultant pour l’organisation de mort volontaire assistée „Dignitas“ qui accompagne surtout des étrangers. J’étais témoin des destins inimaginables.

Des personnes qui sont gravissimement handicapés par des maladies incurables voyagent à travers le monde vers la Suisse, seulement pour se délivrer de leur souffrance intolérable en dignité et sécurité par une mort assistée. Ils expriment leur reconnaissance vers la Suisse en anglais, espagnol, français ou italien. Leur reconnaissance d’avoir, en Suisse, la possibilité d’un adieu accompagné en présence de leurs proches.

Par ces expériences, je devenais toujours plus convaincue que la tâche de ma vie soit non seulement de promouvoir l’assistance de mort volontaire en Suisse mais de faire tout pour la légalisation de la mort volontaire assistée partout dans le monde. Comme Dignitas ne pouvait pas m’offrir la possibilité de mes propres initiatives, j’ai décidé en été 2011 de créer une nouvelle organisation. Avec l’association lifecircle je peux m’engager pour l’autodétermination dans la vie et en fin de vie ainsi que pour le maintien et l’amélioration de la qualité de vie.

Avec la création de l’association lifecircle je veux m’adresser aux personnes ayant les mêmes idées qui sont prêtes à lutter pour ces buts avec moi. En adhérant à l’association lifecircle, vous dites oui à la vie et à la réalisation de l’autodétermination. Afin de réaliser l’autodétermination même en cas d’incapacité de juger, je conseille à toute personne capable de discernement de rédiger un testament de vie. Tous ls adhérents de lifecircle rédigent le testament de vie qu’on leur met à disposition. Seulement s’il existe un testament de vie valable, lifecircle peut exiger des médecins et infirmiers de respecter la volonté de l’adhérent en question.

La vie est le don le plus cher que nos avons reçu. Mais la vie peut aussi devenir une torture insupportable s’il manque totalement de qualité de vie. Notre tâche est de protéger et améliorer cette qualité. C’est pour cela que s’engagent tous les collaborateurs et tous les adhérents de lifecircle.

Avec la création de la fondation Eternal Spirit qui appartient à l’association, je veux donner à toutes les personnes incurablement malades du monde la possibilité de demander une mort volontaire assistée et de la réaliser en Suisse si leur demande a été accepté par le conseil de fondation. En même temps, la fondation me donne la possibilité de m’engager en faveur de la légalisation de la mort volontaire assistée dans d’autres pays. Il y a des souffrances qui ne peuvent rendues tolérables par rien. Seule la personne concernée peut alors décider si la vie a encore un sens. Dans cette situation la mort volontaire assistée peut être le seul chemin digne et humain. Je respecte aussi ce chemin car j’ai vu trop de souffrances pour fermer mses yeux et mon coeur. C’est pourquoi lifecircle offr à ses adhérents, par la fondation Eternal Spirit, la possibilité d’un adieu accompagné par un médicament qui mène à la mort d’une façon sûre et indolore.